Économie

Pour être durables, nos économies devront évoluer d’un modèle extractif à une économie régénérative, permettant à la coopération plutôt qu’à la concurrence de soutenir à long terme le bien-être des personnes, de la planète et des entreprises.

De Smith à Keynes, notre système économique a été développé lorsque nous étions encore un « petit monde sur une grande planète », alors qu’aujourd’hui nous sommes un grand monde sur une petite planète. La recherche de richesse et le désir de voir des retombées économiques immédiates ont laissé derrière eux une traînée d’écosystèmes dégradés. Les défis économiques les plus pressants sont la sécurité alimentaire, la croissance inclusive, le chômage, le changement climatique, l’avenir d’Internet et la 4e révolution industrielle, l’égalité des sexes, les réseaux réglementés pour le commerce mondial et les soins futurs de santé

Le développement économique et humain a toujours été lié au contrôle et à la production matérielle. La croissance continue de l’économie mondiale a maintenu la pression sur les ressources naturelles telles que les combustibles fossiles, les métaux, les minéraux, et la biomasse par l’agriculture (les cultures),  la foresterie,  la pêche – causant des dommages environnementaux non seulement par les procès d’extraction, mais aussi par les distances en transport vers les usines de transformation, le consommateur puis l’élimination des déchets.

Aujourd’hui, parce que la planète ne peut pas soutenir cette croissance continue, nous commençons à comprendre non seulement que les ressources ne sont pas inépuisables, mais aussi nous prenons mesure de la valeur qu’elles apportent au développement économique et aux besoins primaires. Afin de dépasser l’idéologie économique et le développement technologique sans conscience, nous devons utiliser l’innovation au service de systèmes holistiques, régénérant et réparateurs du vivant. Il existe un intérêt grandissant pour le génie de la nature et l’introduction de systèmes explorant le biomimétisme, les systèmes à circuits fermés et les économies circulaires.

La durabilité dans le contexte économique signifie: l’éco-efficacité; l’innovation, l’adaptabilité et la résilience; l’intégration de caractéristiques circulaires, solaires, efficaces et sociales; les produits qui gardent la chaîne de valeur dans leur pays de ressources, la responsabilité des consommateurs, des aides financières et des mesures dissuasives qui réduisent les inégalités.

Ces considérations doivent être intégrées dans la manière dont nous produisons, consommons, organisons nos sociétés et éduquons nos enfants. Combler les écarts de connaissances entre la science, les gouvernements, les différentes cultures, les communautés et les consommateurs est un défi. Les informations doivent être multipliées afin que le consommateur avisé stimule la demande de produits cultivés ou produits de manière durable et intégrant le poids réel sur les ressources environnementales et sociales.

Nos projets se concentrent sur une approche plus globale de l’impact qu’ont la production et la consommation ainsi que l’importance de la chaine de valeur d’un produit.

Quelques données sur la crise économique

  • Le modèle de croissance actuel fondé sur le PIB conduira à l’épuisement rapide de la richesse et des ressources naturelles
  • La capacité de notre planète a été dépassée par la demande et entraînera la perte des ressources naturelles, l’augmentation de la pollution et le réchauffement climatique.
  • La dégradation des terres touche près de 2 milliards d’hectares dans le monde, où vivent 1,5 milliard de personnes. Chaque année, 75 milliards de tonnes de sols fertiles sont perdues à cause de la dégradation des terres et de l’impact du réchauffement climatique qui multiplient les crises alimentaires et les migrations
  • Les pays « développés » consomment actuellement près de 32 fois plus de ressources que les pays en développement qui composent la majorité de la population humaine de 7,6 milliards (contre 7,2 milliards en 2015)
  • L’ONU estime que les populations urbanisées ont dépassé les populations rurales en 2007,et que les 2/3 d’une population mondiale prévue à 9,8 milliards d’ici 2050, vont vivre dans les villes (6,7 milliards) et non en zones rurales (3,1 milliards).
  • Les pays développés gagnent en pouvoir d’achat, l’Asie, l’Amérique et l’Afrique, devraient représenter 56% de la croissance par la consommation d’ici 2030.

Chaque industrie est une loupe à travers laquelle l’interconnexion et l’étendue des problèmes peuvent être vus. Prenons l’exemple de l’industrie de l’habillement:

  • L’activité mondiale sur le marché de l’habillement a été estimée à 545 milliards en 2019
  • La production de vêtements a doublé entre 2000 à 2014, alimentée par la mondialisation, la concurrence de l’industrie,  la technologie et une mentalité de satisfaction instantanée
  • La surconsommation de vêtements est provoquée par de nouvelles collections hebdomadaires
  • Au cours des 15 dernières années, le nombre moyen de fois qu’un vêtement est porté avant qu’il cesse d’être utilisé a diminué de 36 %
  • 2.720 litres d’eau sont nécessaires pour produire une seule chemise en coton – soit l’équivalent de ce qu’une personne en moyenne boit sur trois ans
  • Une moyenne de 10.000 litres d’eau sont nécessaires pour produire 1 kg de coton – juste assez pour faire une paire de jeans
  • Le volume d’eau consommé par l’industrie mondiale de la mode est de 79 milliards de mètres cubes, équivalent au contenu de 32 millions de piscines olympiques
  • La fabrication de vêtements représente 20% de la pollution industrielle mondiale de l’eau
  • Plus de 1’900 microfibres synthétiques par vêtement sont libérés lorsqu’ils sont lavés et pénètrent dans les océans car ils ne sont pas pris dans le traitement des eaux usées en raison de leur taille
  • La consommation d’eau de l’industrie devrait augmenter de 50% d’ici 2030, tandis que les producteurs de coton sont situés dans des pays souffrant de stress hydrique, comme la Chine et l’Inde
  • Sur les 2.400 substances utilisées dans la fabrication de vêtements, les chercheurs ont constaté qu’environ 30% des substances identifiées présentaient un risque pour la santé humaine
  • La fabrication 1kg de tissu génère en moyenne 23 kgs de gaz à effet de serre
  • L’industrie mondiale de l’habillement et de la chaussure est responsable de 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre
  • Les émissions de CO2 de l’industrie de la mode devraient atteindre près de 2,8 milliards de tonnes par an d’ici 2030, soit l’équivalent des émissions de 230 millions voitures conduites pendant un an
  • Si l’industrie ne change pas, l’impact climatique de l’industrie vestimentaire devrait augmenter de 49% d’ici 2030
  • D’ici 2030, l’industrie de la mode devrait utiliser 35% plus de terres pour le coton, la forêt pour les fibres de cellulose et les prairies pour le bétail

Sources: World Bank, WWF, FAO, World Economic Forum, UNEP, Mc Kinsey 2016, Ellen MacArthur Foundation, Global Fashion Agenda, WRAP, EJF, Browne et al 2011, Quantis, World Resources Forum

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